VAE : Pourquoi la Validation des Acquis de l’Expérience reste une Opportunité sous-exploitée en 2025 ?

Découvrez pourquoi la VAE demeure une solution encore trop peu utilisée en 2025, les freins rencontrés, et comment mieux exploiter ce dispositif pour valoriser l’expérience professionnelle.

Allan Busi
Entrepreneur dans la formation professionnelle, passionné par la pédagogie et les technologies d'avenir.
Date publication : 25 juin 2024
Temps de lecture : 16 min
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La VAE : rappel et définition en 2025

La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) est un dispositif français offrant la possibilité d’obtenir tout ou partie d’un diplôme sur la base de l’expérience professionnelle. Instaurée depuis la loi de modernisation sociale de 2002, la VAE s’adresse à toute personne disposant au moins d’un an d’expérience salarié, non salarié ou bénévole. Pourtant, alors que la mobilité sur le marché du travail et la valorisation des parcours atypiques prennent de l’ampleur en 2025, la VAE demeure à ce jour une opportunité encore sous-exploitée.

Des chiffres qui révèlent une sous-utilisation persistante

Selon les derniers rapports du Ministère du Travail (chiffres 2022-2024), moins de 25 000 validations de VAE sont recensées chaque année, en forte baisse depuis le début des années 2010. Ce chiffre contraste fortement avec le potentiel, quand on sait que des millions de professionnels pourraient y prétendre. Les rapports du Conseil national de l'Emploi, de la Formation et de l'Orientation professionnelles (CNEFOP) soulignent également la faible visibilité du dispositif auprès des salariés, demandeurs d’emploi et employeurs.

Quels sont les freins à la VAE en 2025 ?

  • Un manque d’information et de communication institutionnelle sur la VAE.
  • Des démarches longues, complexes et perçues comme administrativement lourdes.
  • Le coût de l’accompagnement et le manque de soutien financier pour certains publics.
  • Une méconnaissance de la VAE du côté des entreprises et des salariés.
  • Un déficit d’accompagnement personnalisé, malgré la digitalisation récente partielle de certaines étapes.

À ces obstacles s’ajoute une perception selon laquelle la VAE serait réservée à des secteurs particuliers ou à des publics spécifiques. Pourtant, de nombreux diplômes, titres et certifications sont accessibles via ce dispositif, du CAP à l’enseignement supérieur.

Quels bénéfices méconnus pour les salariés et les entreprises ?

  • Reconnaissance officielle de compétences acquises sur le terrain.
  • Accélération des évolutions et mobilités internes.
  • Valorisation de l’expérience lors d’une reconversion ou d’une transition professionnelle.
  • Réponse aux besoins de certification dans un contexte de mutation des métiers.
  • Renforcement du sentiment d’appartenance et d’engagement des collaborateurs.

La VAE est également un formidable levier de lutte contre la déqualification, le déclassement professionnel et d’ascenseur social. Les entreprises y trouvent un intérêt stratégique pour fidéliser et engager leurs équipes, notamment dans des contextes où l’attractivité des métiers est en tension.

Quelles évolutions pour la VAE en 2025 ?

Depuis la réforme du 21 décembre 2022 (loi dite « marché du travail »), le législateur a voulu simplifier et digitaliser la VAE, via la plateforme ‘France VAE’. Ce programme expérimental, étendu en 2024, vise à réduire les délais, proposer un accompagnement renforcé et harmoniser les pratiques. Les premiers bilans restent mitigés : si 30 % des candidats se déclarent mieux soutenus, les problèmes de volumétrie et d’accessibilité persistent.

  • Dématérialisation partielle du parcours VAE facilitant l’accès pour les actifs.
  • Raccourcissement des délais de traitement des dossiers.
  • Diversification des accompagnements (mentorat, coaching, tutorat d’experts métiers).
  • Expérimentation du « portefeuille de compétences » numérique.
  • Mobilisation accrue de dispositifs de financement via le CPF et Pôle Emploi.

Tirer parti de la VAE : bonnes pratiques pour 2025

Pour maximiser les bénéfices de la VAE, plusieurs axes sont à privilégier : une information mieux ciblée, l’intégration de la VAE dans les politiques RH des entreprises, et une simplification continue des démarches. Formateurs et organismes certificateurs peuvent aussi jouer un rôle clé en personnalisant l’accompagnement et en développant des outils digitaux conviviaux.

  • Établir un diagnostic personnalisé des compétences en amont.
  • Recourir à des accompagnateurs VAE labellisés.
  • Former activement les responsables RH et managers à la VAE.
  • Communiquer sur les réussites concrètes et témoignages de lauréats.
  • Inciter à l’utilisation des heures CPF pour financer la démarche.

VAE et avenir : enjeux stratégiques et perspectives

Dans le contexte 2025 marqué par la transition écologique et la digitalisation de nombreux métiers, la VAE représente un levier stratégique de transformation pour accompagner la montée en compétences. Le tout numérique et l’intelligence artificielle obligent à revoir les référentiels métiers et à accélérer la reconnaissance des compétences acquises hors du cadre scolaire. Plus que jamais, la VAE s’impose comme une réponse concrète à la fragmentation des parcours et à l’évolution rapide du marché du travail.

Conclusion : En 2025, la VAE doit (re)devenir un réflexe...

Même si des progrès notables ont été réalisés, la Validation des Acquis de l’Expérience demeure en 2025 un outil trop discret face à l’ampleur des besoins. Favoriser sa démocratisation implique d’agir simultanément sur la visibilité, la simplification des démarches et l’implication de tous les acteurs de la formation. Relever ce défi, c’est offrir à chacun la capacité d’évoluer, de s’adapter et de valider sa valeur sur le marché du travail.

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